Lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 9 janvier 2020, Ludovic C, gardien de la paix à la CSI 75, avait tiré au LBD à quelques minutes d'intervalle sur deux manifestants, à deux et huit mètres de lui, les blessant tous deux au thorax. Les forces de l'ordre venaient alors couper le cortège sur la Saint-Lazare pour se retrouver au contact des manifestants.
Lors de l'instruction puis du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le mardi 17 novembre 2025, le policier a défendu la légitime défense, avançant avoir répondu aux « coups de pieds » qu'aurait porté la première victime sur le bouclier de son collègue. Des coups formellement niés par le manifestant et loin d'âtre clairement visibles sur les images, bien que retranscrits par les enquêteurs de l'IGPN. (9451)
Le second tir de LBD sur un manifestant isolé dans le no man's land formé par la coupe du cortège est justifié par le fonctionnaire par un palet de gaz lacrymogène qu'aurait renvoyé du pied ce dernier dans la direction des forces de l'ordre. Sur sa fiche TSUA (1) justifiant le second tir, le policier avait par ailleurs accusé le manifestant d'avoir tenu « des propos injurieux » absents des images : « J’ai fait du copier-coller », a-t-il reconnu à l'audience. (9452)
Comme la juge d'instruction, le procureur a estimé les deux tirs disproportionnés. Des tirs de « facilité » alors que le fonctionnaire aurait dû, selon le ministère public, simplement laisser agir ses collègues. Le procureur, lui, a requis huit mois d'emprisonnement assortis d'un sursis simple. Le délibéré sera rendu le 12 janvier 2026.





















