Le 15 avril 2023 à Rennes sur le Boulevard Liberté, des policiers de la CRS 8 sont filmés en train de tirer une femme par les cheveux. « Une jeune femme criait sur les CRS, je me suis encore approchée pour l’attraper et la faire reculer », nous raconte Iris quelques jours après, « les CRS étant de plus en plus menaçants à nos égards ».

Sur la demande d'un agent, elle recule et s'éloigne dos à la scène. « J’ai marché dans la direction demandée, d’un pas rapide mais sans précipitation, les mains en l’air pour signifier mon obéissance », explique-t-elle, « un CRS arrive derrière moi et m’assène un coup de matraque dans la cuisse ». Si ces violences n'ont pas été directement filmées, les images disponibles ne montrent pourtant aucun élément qui pourraient justifier un tel emploi de la force. « J’ai gardé les mains en l’air sans me retourner ni accélérer. Sur le moment je crois que j’ai voulu faire semblant de ne rien sentir, par fierté. Il m’en donne alors un deuxième (...) J’ai marché jusqu’au bout de la rue sans vaciller puis j’ai retrouvé mes amis et mes nerfs ont lâché, mélange d’incompréhension, d’adrénaline et de choc. »

Ses photos, prises quelques jours après les faits, montrent plusieurs larges ecchymoses à l'arrière de la cuisse, dessinant les contours des coups de matraque. Six mois plus tard, elle n'a pas déposé plainte, « J’ai l’impression que les forces de l’ordre exerceront toujours dans l’impunité ».