Le 18 septembre à Paris, à l'issue de la dispersion d'une manifestation sauvage à proximité de Gare du Nord, trois manifestants isolés et n'opposant pas de résistance sont matraqués et violemment poussés par les policiers, selon un emploi disproportionné de la force.
« Avant le départ de la manifestation intersyndicale à Châtelet, un cortège sauvage s'est formé et a déambulé dans le 11eme. Vers 16h, les flics ont commencé à gazer (que des lacrymo) et scinder les manifestants
Dans cette rue, ils ont chargé, on était pas nombreux. Ma binôme et moi, nous nous sommes réfugiées sous un porche d'immeuble. Il était ouvert et je vois un petit garçon tout seul (5 ans), je rentre et j'essaie de le protéger parce que les CRS chargent en courant, matraque et tout, menaçants. Le père du petit arrive, récupère son enfant et là les CRS sont sur nous.
Ils nous sortent violemment. Ma binôme est projetée sur le mur, moi ils me mettent à terre et me matraquent. En fait ils nous ont dit de sortir du porche, on voulait coopérer mais on a même pas eu le temps, ils étaient 5 à 6 sur nous deux. Ils matraquent un premier manifestant qui part en courant (visible sur la première vidéo). Et nous violentent ma binôme et moi.
Quand ils ont fini de me matraquer, ils me hurlent "Relève toi, relève toi !". Je n'ai même pas le temps de bouger qu'ils attrapent mon sac à dos et me traînent par terre. Sur la deuxième vidéo on voit ma binôme qui est contre le mur et, comme ils sont devant la caméra, on me voit seulement moi, en t-shirt blanc, essayer de retrouver mon équilibre.
Ce qui se passe après et que l'on voit sur la vidéo : mon gilet était tombé par terre (là où ils m'ont matraquée, ce qui permet de voir la distance où ils m'ont traînée et projetée) et je leur demande de récupérer mon sac.
Résultats, ma binôme est blessée au tendon d'Achille. Marcher la fait souffrir. Pour ma part "seulement" une dizaine de bleus et contusions, des chevilles aux fessiers, et sur les bras tellement ils m'ont tirée violemment par le sac à dos »
— Victime