« Vous êtes dans un déni total de la situation », tonne sévèrement la présidente au policier Jérôme V, ce jeudi 6 mars 2025 au tribunal de Bobigny. Plus de 7 ans après les faits et après un premier classement sans suite, le brigadier, depuis promu major de police, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir, en 2017 dans le quartier de la Plaine-Saint-Denis (Saint-Denis), violenté Armando, 17 ans, en marge d’une interpellation difficile.
Le mineur, accusé d’outrage, avait alors été poursuivi et plaqué au sol par le policier, qui l'aurait ensuite frappé d’une multitude de coups-de-poing dans le véhicule le ramenant au commissariat puis dans le local de fouille, avant d'être remis à sa mère, les agents jugeant n'avoir finalement pas assez d'éléments pour le placer en garde-à-vue.
Mais à l'audience comme durant les longes années de procédure, le policier nie en bloc. Pour lui, le jeune se serait blessé en tombant seul. Sa mère, qui dit avoir été dissuadée de portée plainte en découvrant le « visage tuméfié » de son fils au commissariat, mentirait. Et au centre de l'attention, ces quelques mots qu'aurait glissés le fonctionnaire à Armando durant les violences : « Ça, c’est pour Cyril », du nom d'un autre policier du commissariat gravement agressé trois mois auparavant et dont, malgré une couverture médiatique nationale et ses 11 ans d'ancienneté, Jérôme V. assure n'avoir jamais entendu parler.
Face aux dénégations « imprécises et très contradictoires » du fonctionnaire, le tribunal n’a « absolument pas été convaincu ». Celui-ci est également condamné à verser 3000€ à la victime ainsi que 800€ à mère au titre du préjudice moral. Son avocate Me Estelle CAMUS envisage de faire appel.