Le 13 septembre 2024 dans le quartier de la Croix-Rousse (Lyon), des policiers en civil interpellent un homme dans une rue résidentielle. Alors que l'homme est menotté et allongé sur le ventre, un voisin, observant l'interpellation depuis sa fenêtre témoigne avoir vu un des policier lui mettre un "violent coup" au visage. Il aurait alors signalé aux policiers avoir vu le coup, avant d'être lui-même pris à parti par les agents. Les policiers auraient frappé à sa fenêtre, puis lorsque le témoin a sorti son téléphone, auraient enfilé des cagoules pour ne pas être reconnu.

Sur les photos que nous nous sommes procurées, trois agents portent une cagoule, tandis que deux autres semblent tenter de dissimuler leurs visages au moyen lunettes de soleil et capuche. Par ailleurs, aucun des agents visibles sur les photos n'est porteur d'un brassard police ou tout élément indicatif de leur fonction, obligatoire même pour les agents en civil dès lors qu'ils ne sont pas en simple "surveillance".

Contacté, le service d'information et de communication de la Police Nationale (SICoP) nous a indiqué que « le port de la cagoule ne peut être autorisé qu'à titre dérogatoire, pour l'accomplissement de missions strictement et limitativement définies » dans les situations d'opérations de :

• Terrorisme et radicalisation.
• Grand banditisme (ou considérées à risque en raison de la dangerosité des
  personnes concernées).
• Extractions et escortes de détenus particulièrement signalés.
• Intervention dans le voisinage immédiat du domicile d'un agents de police dont la présence est indispensable.
• Assistance aux services spécialisés de police et gendarmerie couverts par l'anonymat (arrêté du 7 avril 2011).

Questionné en revanche sur les conditions de l'interpellation et l'existence d'une enquête administrative, la Police Nationale refuse de répondre. Le parquet de Lyon, également sollicité, n'a pas donné suite pour le moment.