« J’ai été frappé à la tête par un coup de matraque dans la manif du 1er mai à Paris. Les policiers ont chargés à peu près au niveau de Saint- Sébastien Froissart, pour scinder le cortège. Beaucoup de gens sont tombés par terre. Puisque je saignais au niveau de l’arrière gauche du crâne, j'ai été pris en charge ensuite par deux gentilles dames, puis par deux street-médics, qui m’ont appliqué sérum physiologique et compresses. Quoique vaseux, j'ai pu continuer la manifestation, mais je saignais toujours vers 19h30, ce qui m’a poussé à aller aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine : après examen, je ne nécessitais aucun point de suture, ma plaie n’étant pas assez longue.
J’ai eu beaucoup de chance. Ayant fait beaucoup de manifs, je n’ai aucun souvenir d’offensives aussi violentes de la part des flics. Ce jour-là m’a paru particulier : comme s’ils voulaient vraiment marquer le coup avant les JO...
Aux urgences où je suis allé, la réceptionniste avait déjà accueilli plus d’une quinzaine de personnes blessés, tous revenus de la manif. Autre hôpital, même constat pour un camarade à moi, également blessé par 3 coups de matraque puis recousu.
Pour moi, les policiers ont frappé volontairement à la tête des personnes. C’était un ordre reçu. »
— Moïse*, 23 ans