Faits rapportés auprès du CAD :
« Hier (dimanche 14 février) j’étais sur les marches de Montmartre avec des amis. On buvait de la bière et on faisait de la musique sans gêner personne. Beaucoup d’autres gens étaient là et faisaient la même chose. Puis la police est arrivée et ils sont venus tout de suite vers nous. Ils ont dit « contrôle ! », on leur a demandé pourquoi et étions étonnés car nous étions les seuls africains dans toute la zone et ils ne voulaient contrôler que nous… Je leur ai dit « on n’a rien fait de mal, nos papiers sont en règle regardez » mais ils se sont tout de suite énervés. Ils ont dit « vous êtes saouls et vous nous avez poussé, vous êtes violent Monsieur, maintenant vous allez venir au commissariat ». Je ne les avais pas touché et je leur montrais seulement mon récépissé qui prouve que je suis ici légalement. Je leur ai dit que j’étais en France depuis 2019, que je n’avais jamais fait quoi que ce soit d’illégal. Dans un mois je rencontre même l’OFPRA pour faire mon entretien de demande d’asile. Ils n’ont rien écouté et m’ont menotté devant mes amis et ils m’ont emmené au commissariat.
Une fois arrivé là-bas ils m’ont fait rencontrer un médecin qui a dit que j’allais bien et que j’étais en bonne santé. Ensuite ils m’ont menotté les deux mains dans le dos et ils m’ont emmené dans une petite salle. A peine entré ils m’ont balayé les jambes d’un coup de pied et se sont jetés sur moi. Ils criaient « fils de pute ! Fils de chien ! » et me frappaient très fort. Je me suis relevé plusieurs fois et à chaque fois ils recommençaient en me fauchant la jambe et en me tapant de nouveau. L’un d’entre eux m’a tellement tapé qu’il saignait des phalanges.
Quand ils se sont arrêtés ils m’ont menacé. Ils m’ont dit que si j’allais dans un autre commissariat pour porter plainte ils préviendraient leurs collègues et qu’il m’arriverait la même chose. Ensuite ils m’ont détaché et ils m’ont dit de partir. Quand j’ai voulu quitter le commissariat la femme qui avait pris mes informations à l’accueil m’a glissé ce papier dans la main en me disant d’aller là-bas pour porter plainte. » Sur le papier se trouvait l’adresse de l’IGPN.
Avant la police m’emmerdait beaucoup. Ils ont déchiré ma tente pendant que j’étais dedans et ils m’ont gazé quand j’ai protesté. Mais là ça fait plusieurs semaines qu’ils ne sont pas revenus, ils me laissent tranquille. En même temps je sortais beaucoup moins pour les éviter, je restais dans ma nouvelle tente, là où tu es venu me voir (Victime)