Faits rapportés auprès du CAD :
Opération de mise à l'abri avec des violences et des irrégularités
De nouveau le 17 novembre 2020, les forces de l’ordre ont encerclé les personnes et ont fait usage de gaz lacrymogènes à plusieurs reprises pour faire reculer les personnes - y compris les femmes et enfants en bas âge - qui se massaient pour entrer dans les bus. Cette situation a provoqué plusieurs malaises parmi les personnes présentes. Les techniques d’encerclement et de nasse des personnes sont utilisées lors de ces opérations par les forces de l’ordre. Le 17 novembre, l’encerclement des personnes a duré près de 12 heures (de 4h à 15h30) et les personnes n’ont pas eu accès aux sanitaires ni à de l’eau à partir du moment où la nasse policière s’est resserrée le long du boulevard Anatole France - aux alentours de midi, et n’ont eu aucune nourriture excepté lors de la distribution de collectifs citoyens ayant eu lieu la veille au soir. L’accès à leurs effets personnels a également été empêché. L’utilisation de cette technique de maintien de l’ordre a également contraint les personnes à une situation de promiscuité importante durant plusieurs heures, en inadéquation avec les mesures barrières préconisées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie COVID-19, et la raison invoquée pour évacuer ce campement.
43.Enfin, le sous-dimensionnement du dispositif de mise à l’abri observé le 17 novembre a été générateur de tensions entre personnes exilées et vis-à-vis des associations. Entre 500 et 1000 personnes sans solution d’hébergement ont été contraintes à se disperser. Plusieurs personnes ont été blessées au cours de l’évacuation et du dispersement qui a suivi. Selon les témoignages des représentants associatifs présents, ces personnes auraient été blessées du fait d’un usage disproportionné de la force par les policiers. Cette situation a également été documentée par l’Observatoire des pratiques policières de Seine-Saint-Denis