Faits rapportés auprès du CAD :
Des policiers réveillent et agressent des exilés
« Nous on ne dort pas dans les tentes mais complétement dehors, dans la rue. Ce n’est pas un campement avec beaucoup de monde. C’est un lieu avec peu de passage mais qui ressemble à une place commerçante. J’y dors avec des amis. On dormait donc dehors et tout s’est passé à environ 6h du matin. Deux policiers sont venus vers nous et ils commencé à nous réveiller. Moi j’étais avec 4 amis et quand ils nous ont dit de nous réveiller j’ai tout de suite commencé à rassembler mes affaires. Mais les policiers ont commencé à nous menacer physiquement. Nous on rangeait nos affaires mais malheureusement ils étaient très agressifs. Ils sont tout de suite devenus violents et nous ont agressé physiquement. Ils ont frappé mes amis et m’ont ensuite frappé. Ils ont donné un coup sur ma tête et dans mon visage c’était très dangereux et douloureux. J’essayais de leur parler et de calmer la situation, mais malheureusement les comportements des policiers étaient trop dangereux et violents alors on a décidé de fuir, pour leur échapper.
C’était deux policiers très grands et très costauds. L’un était blanc et l’autre était arabe. La voiture qu’ils avaient si je ne me trompe pas c’était un modèle Volkswagen.
Ils nous ont frappé à mains nues, moi c’était au visage et dans le dos. Ça s’est passé très vite. D’abord ils ont utilisé du gaz sur mes amis. J’ai essayé de calmer la situation, mais ils étaient très agressifs et en colère et ne m’ont pas écouté. Je pense que l’un des policiers avait des problèmes avec les personnes iraniennes car il ne se calmait pas. Il était d’origine arabe. Dès qu’on a voulu ramasser nos affaires, qu’on a voulu calmer la situation, il a frappé.
On dort d’habitude ensemble pour des raisons de sécurité. Notre ami bengali exceptionnellement il dormait un peu loin. C’est lui qui s’est fait frapper en premier. Moi j’ai été frappé en troisième. Quand nous sommes partis, on avait une distance de 4,0 50 mètres avec les policiers mais ils nous poursuivaient. Je me suis arrêté un moment pour nettoyer mon visage car j’avais trop de sang dessus. Quand ils m’ont rattrapé ils ont dit « dégage toi. Ne dormez pas ici. Vous ne pouvez pas dormir ici vous n’avez pas le droit. Dégage-toi ». Ils étaient très agressifs alors que moi j’essuyais le sang de mon visage et j’essayais juste de partir. Mais ils ne m’ont pas frappé à nouveau car ils ont vu que je saignais déjà. On marchait un peu vite mais on ne courrait pas non plus, cela dit ils continuaient à nous suivre pour être sûr que l’on parte.
On a déjà beaucoup de problème avec l’asile et l’hébergement. Avec des choses comme ça en plus ; c’est pas possible… On n’a jamais prévu de vivre des choses comme ça. C’est très très difficile pour nous de supporter tout ça. J’ai rencontré beaucoup de problèmes dans la vie, ça c’est un nouveau cas dans ma vie mais psychologiquement c’est vraiment dur à porter et quand j’y repense je me sens très mal. J’espère qu’à l’avenir je ne vais pas revivre des choses comme ça. Dès que je repense à ce moment ça me dérange énormément. »