« Un camion klaxonnait sur la place la Bastille, suite à quoi, les manifestants nous l’avons encouragé mais c’était « bon enfant ». Il y avait donc beaucoup de bruits, la police a commencé à nous jeter des dizaines de bombes dessus. J’étais avec des amis et nous avons tous couru car nous avions du mal à respirer, nos yeux pleuraient, on toussait et les CRS allaient nous charger en courant derrière nous.
Des gros mouvements de foule sont arrivés, nous étions en panique totale avec les jets de bombes qui atterrissaient juste à côté de nous et voir pour certains, sur eux.
J’ai couru pour fuir les gaz mais des CRS m’ont attaqué par derrière en me donnant 4 coups de matraque à la tête et au visage, ce qui m’a propulsé au sol, je suis tombé sur le ventre allongé au sol. Un CRS m’a attrapé par le bras et a continué à me frapper avec sa matraque : au ventre puis aux jambes et genoux. J’ai tenté tant bien que mal de protéger ma tête, je pensais juste à ma survie. Je les ai supplié d’arrêter de me frapper, car je commençais à perdre connaissance suite aux nombreux coups que j’ai reçu sur la tête, je n’entendais presque plus rien.
Un CRS m’a menacé de mort en m’attrapant par le bras « y’a intérêt à ce qu’on te voit plus jamais ici t’as compris? » suite à quoi je n’ai pas répondu car j’étais complètement sonné par les coups, il m’a re- propulsé au sol puis retaper avec sa matraque. Quand j’étais au sol il m’a crié « dégage de là si tu veux pas mourir » puis il m’a piétiné.
J’ai eu de la chance qu’un bar m’ait ouvert pour que je puisse m’asseoir, boire de l’eau et « soigner mes plaies » qui pissaient le sang. Au résultat, j’ai 6 points de suture au crâne, un oedème au visage (cocard), un gros hématome au dessus du genou droit et de nombreuses plaies aux coudes/genoux/mains/visages suite à mes 3 propulsions au sol.
Je suis traumatisé de l’expérience que j’ai vécu. »
Léo, 23 ans, a déposé plainte à l'IGPN. En Janvier 2024, l'enquête est toujours en cours.
Manifestation nationale contre la réforme des retraites.